top of page
  • Writer's picturerossi jeanluc

Archive d'Histoire : lettre d'un abonné à monsieur le Directeur de l'Art Culinaire, Paris


Monsieur le Directeur de l'Art Culinaire, Paris

Monsieur,

Vous n'êtes pas sans avoir appris des journaux, que de nombreux cas d'empoisonnement ont été signalés de Bordeaux comme étant dus à l'ingestion de gâteaux à la crème.

De tels faits étant de nature à porter un sérieux préjudice à toux, ne serait-il pas du devoir de la Presse professionnelle de s'occuper de la question ?

Une fois pour toutes, il faudrait établir _ et cela d'une façon irréfutable si les assertions des journaux sont ou ne sont pas fondées et, dans l'affirmative élucider les points suivants :

1 Y a-t-il en comme il est à supposer faute réelle de la part du pâtissier, et alors en quoi consiste cette faute ?

2 Ou bien , étant données les conditions habituelles de la fabrication, peut-il se former, et cela à l'insu de l'ouvrier , sou l'influence d'une cause à déterminer, un ou des principes toxique pouvant amener la mort ou tout au moins des troubles graves ?

Dans le second cas, ne croyez-vous pas qu'il serait bon de faire paraître une note dans ceux des journaux qui ont rendu compte des empoisonnements qui ont eu lieu ; note indiquant nettement qu'il y a eu faute, et que par suite le discrédit qui frappe les produits similaires des autres maisons n'est pas justifié.

Dans le second cas, il ne faudrait rien négliger pour arriver à connaitre exactement les conditions dans lesquelles se forment ce ou ces principes toxiques, en chargeant de ce soin des hommes compétents.

Ce sont là , à mon avis, des questions qui ont une importance réelle, parce qu'elles sont d'un intérêt général ; questions que seule la presse professionnelle peut traiter avec l'autorité voulue.

Certes, on fera toujours des gâteaux à la crème ; mais il est un fait : c'est que pour le moment, et dans la région du moins, beaucoup de clients ne veulent pas en entendre parler. Ils y reviendront sans aucun doute ; mais encore faudrait-il leur prouver que l'intoxication par la crème est impossible ou ne peut avoir lieur que dans le cas d'une fabrication tout à fait défectueuse ; cela, à peine de voir la faute d'un seul retomber sur tous.

Veuillez agréer, je vous prie , monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.

Un abonné.

1 view0 comments

Comentarios


bottom of page