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Le saviez-vous ? La Charlotte, un dessert royal

  • Writer: rossi jeanluc
    rossi jeanluc
  • May 23
  • 2 min read

La Charlotte, un dessert royal né d’un recyclage de pain


Derrière ce nom doux et familier se cache un dessert à l’histoire étonnamment riche, à la croisée des cultures, des époques et des arts de la table.


La première trace de ce gâteau remonte à la fin du XVIIIe siècle, en Angleterre.

Il a été conçu en hommage à Charlotte de Mecklembourg-Strelitz, épouse du roi George III, reconnue pour son engagement envers l’agriculture et les œuvres sociales.

À l’origine, la « Charlotte » anglaise était un plat rustique :

Une compote de pommes ou de fruits enveloppée de tranches de pain de mie beurrées, puis cuite au four.

Ce dessert simple et nourrissant, proche du pudding, était une manière d’utiliser les restes de pain et de fruits. Il était souvent préparé dans les foyers modestes comme dans les maisons bourgeoises.

C'est sous l’impulsion du célèbre chef Antonin Carême, que la Charlotte connaît une transformation radicale. Maître incontesté de la grande cuisine impériale, Carême réinvente la recette au début du XIXe siècle pour la rendre digne des banquets aristocratiques.

Il remplace le pain de mie par des biscuits à la cuillère, garnit l’intérieur de crèmes onctueuses, de mousses aériennes ou de bavaroises aux fruits, et dresse le tout dans un moule haut, souvent orné d’un ruban.

Cette nouvelle version, appelée parfois « Charlotte à la parisienne » ou « Charlotte russe », devient un symbole de raffinement et de virtuosité pâtissière.

Elle se décline ensuite dans d’innombrables variantes, sucrées ou salées, froides ou glacées, et traverse les frontières comme les époques.

Ce que révèle l’histoire de la Charlotte, au-delà de ses couches de biscuit et de mousse, c’est la capacité des cuisines populaires à se métamorphoser sous l’influence des chefs visionnaires.

C’est aussi un exemple de la manière dont la gastronomie sert de pont entre les cultures et les classes sociales, unifiant dans une même assiette les restes paysans et l’inventivité des palais royaux.

À la Fraternelle des Cuisiniers, chaque recette est porteuse d’un récit.

La Charlotte incarne à elle seule la richesse du patrimoine culinaire, la créativité des artisans et la mémoire vivante des tables d’hier et d’aujourd’hui.

 
 
 

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